
Les marins relevant de l'ENIM ont obtenu des garanties sur le maintien de leur régime de retraite. Mais jusqu'à quand ? Par crainte d'un changement des règles les concernant et en solidarité avec les autres salariés, la CFE-CGC des marins avait appelé à manifester ce jeudi 19 janvier.
Elle n'a pas appelé à la grève « pour ne pas pénaliser les entreprises ». Mais bien à manifester contre la réforme des retraites. La CFE-CGC, par la voix de son porte-parole Pierre Maupoint de Vandeul, a recommandé la présence dans les manifestations qui se sont déroulées hier dans la plupart des villes de France.
Certes, la réforme si décriée par les salariés ne concerne pas les marins. « Nous avons obtenu de la part d’Hervé Berville, le secrétaire d’État à la mer, l’engagement que le régime de l'ENIM [Établissement national des invalides de la marine, qui assure la sécurité sociale des marins, NDLR] ne serait pas concerné par la réforme. Mais beaucoup de marins ont aujourd'hui une carrière qui s'est construite sur plusieurs régimes, celui de l'ENIM, mais aussi le régime général ou même la MSA. » Il devient alors beaucoup plus complexe pour eux de reconstituer la carrière professionnelle, de faire valoir leurs droits à la retraite et tout simplement d'arrêter à 55 ans.
Autre inquiétude pour la CFE-CGC, malgré les garanties obtenues, il est tout à fait possible de changer les règles par un simple décret. « Sans parler du faible poids que nous aurons le jour où un gouvernement s’attaquera finalement à nous (…) pour nous imposer un recul de deux ans de l'âge d'ouverture des droits à pension », souligne le communiqué du syndicat.
Soutien aux autres salariés
Enfin, Pierre Maupoint de Vandeul a considéré qu'il était important de marquer le soutien des marins aux autres salariés. « La réalité de l'emploi au delà de 55 ans n'est pas celle qui nous est décrite pour justifier la réforme des retraites », regrette-t-il. Il évoque aussi les proches des marins qui relèvent, eux, du régime général.
Certains, dans les plus grosses entreprises du monde maritime, ont répondu à l'appel national à la grève ou ont débrayé le temps de défiler dans les rues de leurs villes. Chez Corsica Linea, la compagnie qui emploie le syndicaliste, il a rappelé qu’il ne s’agissait pas de pénaliser l'entreprise et indiqué qu'il n'était pas nécessaire de bloquer les navires. « Il est surtout utile de se joindre aux cortèges, en soutenant les autres secteurs. »
Myriam Guillemaud Silenko