Dix pays dont les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, déjà présents en mer Rouge avec des moyens antiaériens, formeront une coalition pour faire face aux menaces qui perturbent le trafic marchand.
Le secrétaire américain à la Défense a annoncé lundi 18 décembre la formation en mer Rouge d’une coalition de dix pays pour faire face aux attaques répétées des rebelles houthis du Yémen contre des navires qu’ils considèrent comme "liés à Israël ". Outre les États-Unis, Lloyd Austin indique dans un communiqué que la France, le Royaume-Uni, Bahreïn, le Canada, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège, l’Espagne, et les Seychelles prendraient part à cette coalition. "L’escalade récente des attaques irresponsables des Houthis en provenance du Yémen menace la libre circulation du commerce, met en danger la vie de marins innocents et viole le droit international, a-t-il déclaré. C’est pourquoi aujourd’hui, j’annonce l’établissement de l’opération Prosperity Guardian. "
"La frégate multimission (Fremm) française Languedoc, qui patrouille déjà dans la région, a abattu la semaine dernière un drone menaçant directement un pétrolier norvégien, selon le ministère des Armées." " Les États-Unis disposent de leur côté de trois destroyers et le ministère britannique de la Défense a confirmé le 19 décembre la participation du destroyer HMS Diamond, déjà sur zone." "L’Italie a pour sa part annoncé l’envoi « dans les prochaines heures » d’une de ses frégates, la Virginio Fasan. L ’opération de la coalition prévoit des patrouilles conjointes dans le sud de la mer Rouge et dans le golfe d’Aden, rapporte l’AFP."
Attaque par hydravion
En visite en Israël, le chef du Pentagone avait, plus tôt, appelé l’Iran à cesser son "soutien" aux opérations des Houthis contre les navires commerciaux, à l’issue d’entretiens avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Israël ne fait pas partie des États mentionnés par le chef du Pentagone comme faisant partie de la coalition en mer Rouge.
Plus tôt lundi, les Houthis avaient revendiqué de nouvelles attaques en mer Rouge visant deux navires et affirmé dans un communiqué avoir "mené une opération militaire contre des navires liés à l’entité sioniste à l’aide d’hydravions". Ils ont identifié les navires pris pour cible comme étant le Swan Atlantic et le MSC Clara. Le propriétaire du navire norvégien Swan Atlantic a reconnu que "le tanker avait été touché par un objet non identifié" . "Heureusement les membres de l’équipage indien n’ont pas été blessés et, selon eux, le bateau a subi des dégâts limités", a précisé l’armateur norvégien Inventor chemical tankers.
« Ces attaques ne peuvent rester sans réponse »
"Le bateau n’a aucun lien avec Israël que ce soit du côté de son propriétaire (norvégien) que de la gestion technique (singapourien) ou de son chargement", a ajouté le propriétaire du Swan Atlantic, précisant que le tanker se rendait de France métropolitaine (Sète) à La Réunion. Il est désormais sous la protection de la marine américaine.
Hier également, suivant l’exemple de nombreux armateurs, le géant britannique des hydrocarbures BP et le géant taïwanais du transport maritime Evergreen ont annoncé suspendre tout transit en mer Rouge à cause de ces attaques à répétition qui, selon la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, "ne peuvent rester sans réponse".
Plus tard dans la soirée du 19 décembre, un haut responsable des rebelles Houthis du Yémen, Mohammed Ali al-Houthi, intervenant dans une interview accordée au site d’al-Alam, la chaîne arabophone de la télévision officielle en Iran, a déclaré que « tout pays qui agit contre nous verra ses navires pris pour cibles en mer Rouge ».